Les thérapies
J'utilise différentes approches thérapeutiques, que j'adapte à chaque cas. En général, à la fin de la première séance, je peux vous décrire dans les grandes lignes quelle forme pourrait prendre la thérapie.La thérapie de soutien:
Il arrive que l'on vienne consulter non pas en raison d'un symptôme gênant, mais parce que l'on fait face à une ou plusieurs épreuves. Licenciement, harcèlement au travail, séparation, maladie, difficultés avec un adolescent ou un enfant, solitude, problème de couple, retraite, conflit avec un parent, deuil, départ des enfants... La liste est longue de toutes les difficultés et de tous les changements que la vie nous réserve et auxquels nous devons nous adapter. Ces périodes s'accompagnent généralement d'émotions désagréables et difficiles à gérer.
Vous pouvez aussi vous trouver face à une décision à prendre, le désir de réorienter votre vie, des questions sur vos choix, le besoin de vivre plus intensément.
L'objectif des thérapies de soutien est de procurer un accompagnement car ce qui est difficile dans ces situations est de les vivre seul(e). Vous avez peut-être la chance d'être entouré(e) mais famille et amis n'ont généralement pas le recul suffisant pour entendre toutes vos craintes, votre tristesse ou votre colère face aux épreuves. Le thérapeute a, lui, la distance nécessaire pour accueillir et partager vos doutes et vos questionnements, vous aider à mettre des mots sur ce que vous ressentez, et si nécessaire pour vous conseiller. En y voyant plus clair sur ce qui se passe en vous, vous reprenez confiance en votre capacité à faire face, et vous retrouvez des forces pour agir. Je ne reste pas silencieuse. J'offre davantage un dialogue qu'une simple écoute.
La thérapie de soutien ne vise pas l'obtention de remaniements psychologiques profonds mais plutôt un renforcement des capacités d'adaptation de la personne face à une situation difficile. Dit plus simplement, accompagné, on se sent plus fort.
La thérapie comportementale et cognitive (TCC)
La TCC est très utile dans les cas de troubles anxieux, de dépression, de troubles du comportement alimentaire et autres dépendances. Elle est également efficace si vous souffrez de relations insatisfaisantes avec autrui, que vous avez des difficultés de communication, que vous manquez de confiance en vous.
Cette thérapie prend les problèmes sous l'angle du "comment" et non pas du "pourquoi". Elle part du principe que comprendre les causes d'un problème psychique, si c'est effectivement utile pour prendre du recul, ne suffit pas pour ne plus en souffrir. Il y a aussi des choses qui s'apprennent, ici et maintenant.
Dans sa boîte à outils, le thérapeute fait appel à différentes techniques :
- L'assouplissement des pensées négatives (les cognitions) consiste à apprendre à penser différemment. Nous avons tous des pensées négatives et c'est aussi souhaitable afin d'anticiper les dangers. Mais parfois, ces pensées sont envahissantes et surtout, elles nous enferment dans des comportements qui ne font qu'aggraver le problème. Si par exemple je suis phobique social, je vais penser quelque chose comme : "Je vais être ridicule si je prends la parole", et à cause de cette pensée, je vais éviter les regards, m'isoler, rester mutique. Bref, mon attitude va renforcer mon problème. Si je suis dépressif, je vais penser quelque chose comme : "Je ne suis plus capable de rien faire, je ne vaux plus rien" et cela va alimenter ma passivité.
Vous allez apprendre à repérer comment se formulent exactement ces pensées, puis à être moins tyrannisé par elles.
Vous allez apprendre à repérer comment se formulent exactement ces pensées, puis à être moins tyrannisé par elles. Parfois, il est utile de travailler plus en profondeur, sur les schémas dans lesquels ces pensées s'enracinent et qui sont issus de notre éducation et de nos expériences infantiles. Comme par exemple la conviction d'être toujours abandonné, d'être vulnérable face aux autres.
La thérapie cognitive processuelle est une technique qui permet d’assouplir ces schémas en utilisant la métaphore du procès. Quand le patient est impliqué dans sa thérapie, elle donne souvent d’excellents résultats.
- L'apprentissage de nouveaux comportements :
Il va s'agir de remplacer un ancien comportement, inadapté, par un nouveau. Ce comportement inadapté, ce peut être l'évitement des relations sociales si je suis phobique social, les crises de boulimie si j'ai un trouble du comportement alimentaire, rester couché(e) et ne rien faire si je suis déprimé(e). Je vais ainsi prendre confiance en moi et un cercle vertueux va remplacer le cercle vicieux qui reliait jusqu'ici pensées, émotions et comportements. Peu à peu, ma peur va baisser, mes crises vont s'espacer, je vais retrouver de l'énergie.
L'affirmation de soi fait partie de la boîte à outils comportementale de la thérapie. À l'aide du jeu de rôle, que l'on peut pratiquer seul(e) avec le thérapeute ou en groupe, on apprend à faire face à des situations de communication complexes (faire et recevoir un compliment, engager la conversation, refuser, demander, faire et recevoir une critique) en veillant à la fois au respect de soi (on évite l'attitude inhibée, "paillasson") et au respect de l'autre (on évite l'attitude agressive, "hérisson").
- Les techniques émotionnelles :
Il est possible d’utiliser la méditation de pleine conscience ou la relaxation pour renforcer sa capacité à gérer ses émotions.
J'utilise des questionnaires validés scientifiquement qui permettent de quantifier précisément avant et après la thérapie où vous en êtes du point de vue de l'estime de soi, la timidité, la dépression, la phobie sociale, la boulimie, l'affirmation de soi et d’autres dimensions qui pourraient s’avérer pertinentes, sur mesure. Ainsi, vous visualisez clairement votre progression et cela renforce votre motivation à progresser.
Un objectif est fixé en début de thérapie. Il est fondamental pour éviter que la thérapie "parte dans tous les sens" et qu'elle se limite à une discussion, certes agréable mais qui ne fera pas régresser les symptômes. L'objectif doit être précis et quantifiable. S'il était trop vague, vous n'auriez pas le sentiment d'avancer. Par exemple, un patient atteint de trouble panique (peur de faire des attaques de panique) se fixera comme but de parvenir à faire le trajet en voiture le séparant de son lieu de travail. Une patiente boulimique, de réduire de moitié la fréquence de ses crises. Une fois l'objectif atteint, il est possible d'en déterminer un nouveau.
Des exercices sont prescrits entre les séances afin de rendre la thérapie plus efficace. Tout le travail ne se fait pas en séance. Ce « travail à la maison » est défini en accord avec le patient.
De plus en plus connues et reconnues du grand public et des professionnels de santé, les TCC ont apporté la preuve d'une efficacité supérieure pour soigner troubles anxieux, dépression et dépendance (notamment à la suite d'une étude de l'INSERM en 2005). Leur adaptation à tous, leur caractère concret et collaboratif, leur durée limitée, expliquent l'attrait croissant pour ces thérapies.